Claude reprend la ferme de ses parents en 2003. En recherche d’associé, il se voit mal conduire seul une exploitation laitière. Didier s’installe quant à lui en GAEC en 1997 à Chazelles-sur-Lyon. En 2004, l’associé de Didier doit cesser son activité pour raison de santé. Ce concours de circonstance rapproche les deux paysans. Ils travaillent un an ensemble puis fondent le GAEC de la Brumagne le 1er avril 2005. Ils investissent dans un nouveau bâtiment et des équipements… Puis arrive la crise du lait en 2009. Le GAEC a de sérieuses difficultés financières. Le contrôle laitier leur propose 2 scénarios de relèvement économique : soit l’intensification à outrance, soit le passage en bio.

Alors collecté chez Danone, le GAEC est aidé dans sa conversion par l’agroalimentaire qui souhaite développer sa filière. Il ne leur en faut pas davantage pour se décider : le 1er juin 2012, la Brumagne produit officiellement en bio. Abordée comme une opportunité, cette conversion est aujourd’hui bien assumée par le duo.

Didier et Claude ont une approche spécialisée de la conduite de l’exploitation : Didier se concentre sur l’aspect cultural alors que Claude s’implique davantage sur la gestion du troupeau. Le passage en bio s’inscrit naturellement comme une série de nouveaux défis à relever pour ces deux techniciens. D’après Claude : « jusqu’à il y a 2-3 ans, on était encore plutôt conventionnels dans notre approche, mais on a commencé à avancer sur notre façon de faire les choses » et Didier de reprendre : « On travaille l’autonomie sur les semences, notamment avec l’adaptation du maïs population à notre terroir. On participe aussi au groupe protéine de Biolait sur le développement de la culture de protéagineux à fort rendement protéique (pois et féverole)» Claude, de son côté, mise sur la rusticisation du troupeau de Prim’Holstein par une technique de croisement 3 voies. Il introduit également une part de jersiaise dans le troupeau pour améliorer la qualité du lait du GAEC.