Quand Gilbert s’installe à Saint-Galmier en 2000, il est la troisième génération d’une lignée de fermiers. Très vite, le propriétaire émet le souhait de vendre les bâtiments de ferme. Anne et Gilbert doivent concilier leur projet professionnel et leur projet de vie. De ses propres mots, Anne « ne voulait pas forcément être agricultrice » lorsqu’ils décident finalement d’acheter. Ils décident conjointement de mettre la priorité sur la construction de conditions de travail autour d’une vie de famille saine : « On ne trait pas le dimanche, on prend des vacances, on ne travaille pas après 19h le soir. »

Dans cette optique, la ferme Besson recrute une salariée pour aider Gilbert à la traite. Les contraintes du personnel poussent le fermier à réévaluer certains aménagements de son système pour un meilleur confort au travail. Démarche d’innovation par les usages que l’agriculteur poursuit aujourd’hui. « Tu as vu les vaches dans la salle de traite, je leur ai mis un tapis : elles viennent toute seules… ». Une conviction se construit dans le temps pour Gilbert, il souhaite que la ferme gagne en autonomie. Si en 2009, la crise laitière joue un rôle de catalyseur dans la conversion au bio de l’exploitation, « le terrain était prêt » affirme-t-il.

Comptable de formation, Anne s’occupe de la gestion de l’exploitation. Petit à petit, elle se rapproche de l’activité agricole. Chaque enfant a été l’occasion de diminuer son temps de travail externe. L’ouverture d’une AMAP dans leur village a amené le couple à se positionner sur la vente directe de viande. Anne assure aujourd’hui la distribution et le développement commercial de l’offre de la ferme. Lors de la construction du local de vente, la question se pose de la transformation. Le couple juge trop lourd d’intégrer cette activité. Le projet de fromagerie en collectif est pour eux une bonne alternative.